Deux articles publiés dans Le Figaro et dans Le Parisien , respectivement intitulés « Paris : devant l’inaction de la Ville, il paye de sa poche pour refaire les pavés de sa rue » et « Paris : un commerçant repave à ses frais la chaussée accidentée devant son bar », viennent de jeter à nouveau une lumière crue sur la problématique de l’abandon de la voirie dans le quartier des Halles.
L’ADRAQH confirme que l’espace public est laissé à l’abandon dans le quartier des Halles depuis de nombreuses années. C’est tout particulièrement le cas de la voirie, avec des dalles et des pavés descellés dans plusieurs secteurs, notamment dans la rue de la Ferronnerie et la rue Sainte-Opportune.
Cette voirie abandonnée est évidemment très dangereuse pour les piétons, a fortiori pour les plus vulnérables d’entre eux du fait de l’âge ou du handicap, ainsi que les jours de pluie. Des chutes – plus ou moins graves – sont régulièrement observées.
Les photos ci-dessous ont par exemple été prises le 11 mai 2022 rue Saint-Opportune et rue de la Ferronnerie, dans le secteur même où le commerçant a repavé à ses frais la chaussée dégradée. En dépit de multiples saisines (orales et écrites) pour alerter sur la nécessité d’une réfection ou d’une remise en état dans les meilleurs délais, aucune intervention d’urgence n’avait alors été réalisée.
Indépendamment de la fragilité variable du matériau choisi (dalles, pavés…), nous nous étions interrogés au printemps 2022 sur les raisons d’une telle lenteur de réfection de la voirie des Halles. Voici nos hypothèses explicatives d’alors, que nous maintenons aujourd’hui.
1/ Une explication “conjoncturelle” pourrait résider dans la réduction à peau de chagrin des budgets DVD dédiés à l’entretien du patrimoine de voirie. Le cas échéant, cette réduction résulterait-elle d’une contrainte budgétaire, d’une négligence budgétaire ou d’un choix budgétaire ?
2/ Une explication plus “structurelle” pourrait résider dans l’enkystement des difficultés rencontrées dès après l’entrée en vigueur en 2016 du nouveau Règlement de voirie adopté par la Mairie de Paris. En effet, depuis que les travaux de remise en état de la voirie ne sont plus assurés par la Direction de la voirie et des déplacements (DVD) de la Ville de Paris mais par les intervenants sur l’espace public, dont ce n’était pas (ni de près, ni de loin) le métier, leur qualité est significativement dégradée et leur calendrier est souvent différé jusqu’au délai réglementaire maximal de 2 mois. C’est ce qui explique par exemple que des tranchées demeurent longtemps à moitié refermées et simplement ensablées. La Ville de Paris est pourtant supposée exercer un contrôle de conformité sur la remise en état du domaine public par les intervenants.
Déplorant une nouvelle fois que le piéton demeure l’usager le plus négligé de l’espace public parisien, en dépit de sa vulnérabilité, des annonces de mandature et des promesses de campagne, l’ADRAQH renouvelle sa demande d’un “plan Marshall budgétaire” (= un effort budgétaire significatif et durable) et un “New Deal réglementaire” (= une nouvelle révision du Règlement de voirie) pour améliorer d’urgence la condition du piéton à Paris en général et dans le quartier des Halles en particulier.