Le Président de l’ADRAQH a renouvelé dans Le Parisien Dimanche les réserves de l’association sur le projet de zone à trafic limité (ZTL) Paris Centre.
Comme elle l’avait communiqué dans un post en date du 2 mai, l’association partage d’abord les interrogations de la Préfecture de police sur les modalités pratiques de mise en œuvre de la ZTL, lesquelles conditionnent l’acceptation du projet par l’ensemble des usagers. Elle partage aussi les préoccupations de certains commerçants et habitants de Paris Centre qui appréhendent l’accélération, à leurs dépens, de la touristification de l’activité économique locale. Ils redoutent plus largement la « muséification » de la capitale. A Venise, à Barcelone et ailleurs, l’expérience monte qu’il existe un seuil de tourisme au-delà duquel trop de tourisme tue le tourisme, faisant fuir les habitants et à terme les touristes eux-mêmes, fatigués de se rendre dans des centres villes uniformes et sans âme…
L’ADRAQH s’inscrit par ailleurs en faux avec l’idée monolithique selon laquelle la ZTL Paris Centre recèlerait un gisement de croissance pour l’activité économique. La réunion publique du 11 janvier 2024 sur le commerce à Paris Centre avait bien souligné combien les bons chiffres globaux du commerce dans le secteur pouvaient cacher des évolutions disparates suivant le type de commerce. La « touristification » de l’activité économique dans le centre de la capitale, que la mise en place de la ZTL pourrait accélérer, aboutit en effet à une uniformisation et à une spécialisation de l’offre commerciale, laquelle s’adresse de plus en plus aux touristes et de moins en moins aux habitants. y compris pour les commerces de proximité et de bouche.